En finir avec les tendinites | 01/12/2013 |
Que l'on soit sportif débutant ou confirmé, la tendinite reste l'accident sportif le plus fréquent. C'est une sollicitation inhabituelle ou excessive pour les tendons qui est responsable de lésions. Douloureuse, la tendinite doit être considérée comme un signal d'alarme et impose le repos sportif.
Rappelons que, sur le plan anatomique, le tendon est un assemblage de fibres dirigées dans le sens de la longueur du muscle et constituées de cellules particulières (ténoblastes) et de collagène. Il est par ailleurs peu vascularisé, ce qui explique sa difficulté à cicatriser, mais très innervé. Sur le plan fonctionnel, les tendons ont pour rôle d'unir les os aux muscles. La force produite par le muscle est transmise au tendon et produit le mouvement de l'articulation. Le tendon ne se contracte pas comme le muscle, mais il est très résistant. Contrairement à une idée reçue, la tendinite ne se limite pas à une simple inflammation d'un tendon, autrement dit à une banale irritation. En effet, dans bien des cas, la douleur de tendinite correspond déjà à des lésions anatomiques du tendon, véritables microruptures assimilables à des fissures.
Une douleur bien précise
Le maître symptôme de la tendinite est la douleur. Elle siège sur le tendon, s'intensifie à l'étirement, lors de sa palpation et lors de la contraction musculaire. En pratique, on distingue quatre stades évolutifs de gravité croissante.
Au stade 1, la douleur survient uniquement après l'effort et le matin au réveil pour disparaître après une période de dérouillage matinal.
Au stade 2, la douleur se manifeste au début de l'effort.
Au stade 3, la douleur est permanente.
Le stade 4 correspond à la rupture tendineuse.
Dans la tendinite, deux facteurs sont souvent intriqués : le vieillissement du tendon avec une vascularisation déficiente et un facteur microtraumatique. Mais d'autres facteurs favorisant peuvent aggraver les lésions :
• les troubles statiques et la désaxation des membres inférieurs plus particulièrement;
• un mauvais entraînement, des gestes techniques et l'utilisation de matériels inadaptés ainsi qu'un sol rigide;
• des causes métaboliques : hyperuricémie, défaut d'hydratation;
• des causes infectieuses.
Des mouvements répétitifs…
La tendinite est liée à la répétition de mouvements identiques, réguliers et fréquents, dans un cadre professionnel (troubles musculo-squelettiques) ou sportif comme lors du cyclisme (tendinite du tendon rotulien du genou), du tennis (tennis elbow ou tendinite à l'extérieur du coude), ou de la course à pied (tendon d'Achille) et même chez les utilisateurs de console de jeux (tendinite des pouces !). Dans certains cas, comme au niveau de l'épaule (natation, sports de lancer, sports collectifs…), les tendinites apparaissent et sont aggravées par un frottement du tendon contre une structure osseuse.
Mais pas seulement !
Lorsque le mouvement est bien toléré, c'est l'augmentation de la charge d'entraînement qui est la principale responsable, comme en phase de préparation en vue d'une épreuve sportive. Outre le travail spécifique du geste sportif et l'utilisation d'un matériel adapté, la prévention des tendinites passe par les étirements et l'échauffement car le manque de souplesse musculaire accentue la tension d'allongement sur le tendon, qui risque alors d'être trop étiré et donc de souffrir. Il faut aussi boire beaucoup d'eau car la déshydratation expose aux dépôts de cristaux dans les tendons, à l'origine de lésions. Enfin, l'entraînement doit être progressif dans la durée et l'intensité des efforts. Et offrez-vous des journées entières de repos après des efforts importants !
L'arrêt du sport avant toute chose
Seul un arrêt de la pratique sportive permet à la tendinite de régresser. Quinze jours à trois mois d'arrêt sont nécessaires selon le type de tendinite, l'intensité de la douleur et son ancienneté. Car faire du sport malgré la douleur risque de majorer les microruptures. Le traitement médical comporte des anti-inflammatoires en massage, des antalgiques et l'inévitable kinésithérapie (étirements passifs, ultrasons, massages transverses profonds…). Les médecines douces permettent également d'accélérer la guérison, comme avec les massages du tendon à l'aide d'une pommade à base d'arnica à raison de 2 à 3 fois par jour. L'homéopathie peut être essayée : il s'agit d'un traitement pluriquotidien qui doit être poursuivi plusieurs semaines. L'application d'une crème à base d'huiles essentielles de genièvre (1 g), de menthe (3 g) et de wintergreen (2 g) sur le tendon douloureux, 2 à 3 fois par jour, pendant plusieurs jours donne de bons résultats.
Alimentation préventive
Une alimentation déséquilibrée peut entretenir ou favoriser la survenue d'une tendinite et, notamment, un abus de protéines alimentaires (viande rouge, poissons, oeufs, jambon…) ou d'aliments qui contiennent beaucoup d'acide urique, qui va se fixer dans les tendons (foie, abats, anchois, ris de veau…) ou d'acide oxalique (thé, cacao, tomate, haricots verts…). Évitez également les aliments trop acides (citron, orange, épinards…).
Infiltrations : précautions d'emploi
L'infiltration consiste à injecter au pourtour du tendon, et non dans le tendon lui-même, une solution comportant le plus souvent de la cortisone (ou un dérivé), aux propriétés anti-inflammatoires et un médicament antalgique. Efficace dans les premières heures du fait de la présence de l'antalgique, l'infiltration va diminuer l'inflammation du tendon dans les jours qui suivent, grâce à la cortisone. Pour autant, les douleurs peuvent resurgir lorsque le repos n'a pas été respecté suffisamment ou si la cause de la tendinite n'a pas été traitée. En général, on recommande de ne pas dépasser trois infiltrations par an avec plusieurs semaines d'intervalle entre chacune
d'entre elles. En effet, en raison de la présence de cortisone, l'infiltration expose à une fragilisation osseuse, à une infection, à une atrophie et à une fragilité de la peau si l'injection est trop superficielle. Vous l'aurez compris, une surveillance
s'impose après une infiltration.
Quelques autres conseils utiles :
• Protégez-vous contre le froid qui va fragiliser la structure tendineuse.
• N'oubliez pas de consulter votre dentiste : les caries entraînent une augmentation du calcium dans le sang, qui peut encrasser les tendons.
• Attention aux antibiotiques appartenant à la famille des quinolones, souvent prescrits pour des infections urinaires. Ils fragilisent le tendon et peuvent provoquer une tendinite et parfois même, une rupture tendineuse
Tendinite et Inflammation
• L'apparition de tendinites peut résulter de causes multiples : gestuelle inappropriée, erreurs d'entraînement ou encore matériel défectueux, mais l'alimentation joue également un rôle. Deux points doivent particulièrement être surveillés : l'équilibre acido-basique et l'hydratation.
• Normalement, notre organisme est légèrement alcalin (pH autour de 7,4). Mais divers éléments peuvent le transformer en milieu acide et entraîner des perturbations physiologiques. Notre alimentation actuelle est d'une nature profondément acide : produits carnés, aliments transformés et raffinés, sucre en excès… seuls les légumes sont alcalinisants. Tout cela favorise l'inflammation de notre organisme qui peut alors devenir sujet à la tendinite. Pour contrer cette acidification, il est nécessaire de consommer suffisamment de légumes à chaque repas (cuits et crus) et, au moins, deux à trois fruits par jour. Par ailleurs, il faut limiter les quantités de protéines animales et éviter les produits raffinés (céréales, matières grasses), le sucre et les sodas.
• Concernant l'hydratation, il est conseillé de boire au minimum 1,5 litre d'eau par jour, et davantage en cas de chaleur. Les sportifs veilleront à s'hydrater avant, pendant et après l'effort pour éviter les blessures musculaires.
Certaines eaux particulièrement riches en bicarbonates et donc très alcalinisantes sont recommandées après un effort intense (Vichy, Saint-Yorre).
• Certains compléments alimentaires permettent de désacidifier notre organisme. Une cure de détox deux fois par an pour nettoyer le corps et drainer le foie est également intéressante. Demandez conseils à votre pharmacien. Morgan Cau, diététicien
Auteur : DR DANIEL GOAGUEN
avec l'aimable autorisation du Magazine Pharma Référence
D | L | M | M | J | V | S |
---|---|---|---|---|---|---|
2 |
3 |
4 |
5 |
6 |
7 |
|
8 |
9 |
10 |
11 |
12 |
13 |
14 |
15 |
16 |
17 |
18 |
19 |
20 |
21 |
22 |
23 |
24 |
25 |
26 |
27 |
28 |
29 |
30 |
31 |