Les Armes Anticholestérol | 11/07/2011 |
« J'ai du cholestérol » Une phrase qui semble sonner le glas d'une bonne santé. Pourtant, le cholestérol est un composé indispensable de notre organisme ; ce n'est qu'en excès qu'il devient néfaste. Un régime alimentaire adapté suffit souvent à rétablir un taux normal.
Le cholestérol est une substance lipidique (lipide = graisse) présente dans de nombreux tissus humains et en particulier dans le tissu nerveux. C'est un constituant des membranes cellulaires et il intervient dans la synthèse de certaines hormones et d'acides biliaires. Environ 70 % de notre cholestérol est produit par l'organisme, c'est le cholestérol endogène. Les 30 % restants, le cholestérol exogène, sont d'origine alimentaire. La teneur en cholestérol dans le sang (ou cholestérolémie) est un reflet du métabolisme lipidique. Le cholestérol sanguin est associé à des protéines transporteuses : les lipoprotéines de basse densité (LDL) et les lipoprotéines de haute densité (HDL). L'association LDL + cholestérol (LDL-C) est appelé mauvais cholestérol. En fait, les LDL assurent la distribution du cholestérol vers les cellules périphériques. Ce n'est que lorsque le système de régulation ne fonctionne plus que le LDL-C est trop élevé. L'association HDL + cholestérol (HDL-C) est appelé bon cholestérol. Les HDL récupèrent le cholestérol en excès pour le ramener vers le foie où il est éliminé.
L'hypercholestérolémie
Plusieurs raisons peuvent expliquer l'excès de cholestérol dans le sang (ou hypercholestérolémie). Il peut s'agir d'une « tendance familiale » à mal métaboliser le cholestérol. Ce peut être aussi la conséquence d'une alimentation trop riche en graisses. Quelle qu'en soit la raison, quand les capacités de régulation sont altérées, le cholestérol s'accumule dans différents organes, et en particulier dans les artères où il forme des plaques d'athérome (athérosclérose). Ces plaques rendent les artères rigides ; la circulation sanguine se fait mal et les organes sont mal oxygénés. De plus, des fragments libérés à partir des plaques peuvent aussi obstruer les petites artères et être à l'origine d'angine de poitrine, d'infarctus du myocarde, d'accident vasculaire cérébral (AVC) ou d'artérite des membres inférieurs. L'hypercholestérolémie peut donc avoir des conséquences sévères si elle n'est pas traitée correctement.
La diététique avant tout
Selon les recommandations officielles (1), « Tout sujet ayant un LDL cholestérol > 1,60 g/l (ou 4,1 mmol/l, autre unité d'expression des résultats que l'on peut voir sur un compte rendu de laboratoire, doit bénéficier d'une prise en charge diététique afin de modifier son mode de vie et son alimentation. » La prise en charge diététique est considérée comme un traitement qui doit être appliqué pendant au moins 3 mois. Ce n'est qu'en cas d'échec qu'un traitement médicamenteux est envisagé. Le changement des habitudes alimentaires porte sur différents composants de l'alimentation.
De Bonnes Habitudes
Les aliments qui contiennent beaucoup de cholestérol sont les œufs, le beurre, les abats (foie, cervelle), la charcuterie et les viandes grasses. On leur préférera les viandes maigres (volaille sans la peau, bœuf et jambon maigre), ainsi que les produits laitiers allégés qui en contiennent peu, et les fruits et les légumes qui n'en contiennent pas du tout.
Limiter les graisses « saturées » au profit des graisses « insaturées »
Les « acides gras saturés » sont des molécules qui augmentent le LDL-C ; ils sont surtout présents dans les graisses animales. Les « acides gras insaturés », que l'on trouve surtout dans les graisses végétales (huilas de colza, de maïs, de tournesol ou d'olive), ainsi que dans le poisson, sont plus facilement assimilables par l'organisme. Il en existe deux sortes : les « poly-insaturés » qui diminuent le LDL-C et les « mono-insaturés » qui augmentent le HDL-C. Un acide gras poly-insaturé appelé oméga 3 est particulièrement bénéfique au bon fonctionnement cellulaire. Aussi est-il recommandé de manger au moins 2 fois par semaine des poissons gras comme le saumon, le maquereau, le thon, la sardine, le hareng ou l'anchois, riches en cet acide gras. Certains végétaux (colza, soja, germes de blé, mâche, épinards) contiennent aussi des teneurs notables en oméga 3.
Diminuer la consommation totale de graisses et de produits sucrés
Nous mangeons trop de graisses (de 40 à 45 % de la ration calorique au lieu des 30 % recommandés). Aussi, diminuer la consommation totale de graisses et de sucres (qui, en excès, se transforment en graisses) ne peut avoir que des conséquences favorables sur le surpoids qui accompagne souvent l'hypercholes-térolémie. Augmenter les fruits et les légumes Les fruits et les légumes frais sont des sources importantes de composés protecteurs grâce à leur effets antioxydants : vitamines C et E, bêtacaro-tène (provitamine A), polyphénols. Ils apportent, ainsi que les produits céréaliers, des glucides en quantité raisonnable et des fibres alimentaires qui améliorent le profil lipidique.
Un mode de vie sain et actif
À une alimentation moins grasse sera associée une diminution de la consommation d'alcool, qui apporte des calories, ainsi qu'une perte de poids. Celle-ci peut s'accompagner d'une diminution de la cholestérolémie (LDL-C) et même d'une augmentation du HDL-C lors d'un amaigrissement chez le patient obèse. L'arrêt du tabac est aussi une mesure bénéfique car la fumée de tabac favorise l'entrée des graisses dans les parois des vaisseaux. Enfin, ainsi que le précise les recommandations, le traitement diététique sera toujours associé à des conseils d'activité physique régulière, comme la marche rapide quotidienne pendant 30 minutes.
Le conseil de votre Diététicienne
Le cholestérol a mauvaise réputation et pourtant le cholestérol est un composant majeur des membranes cellulaires. Il est également indispensable à la synthèse de la vitamine D, des acides biliaires et de certaines hormones. On distingue deux types de cholestérol, mais on devrait plutôt parler de deux transporteurs : le HDL qui transporte le « bon » cholestérol et le LDI transporteur du « mauvais » cholestérol. On le sait, le cholestérol n'est pas seul responsable des infarctus. D'autres éléments entrent enjeu, comme l'hypertension, le surpoids, le stress-Ce dont on est certain, c'est qu'une bonne santé cardiovasculaire passe par les conseils suivants : avoir une activité physique régulière, fuir la cigarette et éviter les excès d'alcool, consommer tous les jours des fruits et des légumes (de saison !) ainsi que des huiles de impression à froid (olive bien sûr, mais également colza, noix ou cameline pour leur teneur en oméga 3) et chaque semaine un peu de poisson gras et des oléagineux (noix, amandes...)
Et pour les adeptes des solutions alternatives, voici une liste non exhaustive de compléments censés réduire le mauvais cholestérol et/ou augmenter le bon (attention, avant de prendre un complément alimentaire, demander toujours conseil à votre pharmacien) : les policosanols, les phytostérols/phytostanols, les Oméga 3, la vitamine 83 (acide nicotinique) la levure de riz rouge + Om, la guggul. Prenez rendez-vous avec une diététicienne dans votre pharmacie. '
(1) Prise en charge thérapeutique du patient dyslipidémique. Recommandations. Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, mars 2005.
Auteur : Yvonne Evrard
Avec l'aimable autorisation de Pharma Référence
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